Tout ce qu’il faut savoir sur l’influenza aviaire

Mis à jour le 20/04/2023

Depuis plusieurs années, la France connaît des épisodes récurrents d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) extrêmement virulents conduisant à l’abattage de millions de volailles. Pour se prémunir collectivement d’une nouvelle crise, il convient que les professionnels, tout comme les particuliers, respectent les mesures générales de biosécurité.

https://agriculture.gouv.fr/tout-ce-quil-faut-savoir-sur-linfluenza-aviaire

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Le ministère en charge de l’agriculture communique régulièrement les éléments utiles à votre information au lien suivant :

https://agriculture.gouv.fr/tout-ce-quil-faut-savoir-sur-linfluenza-aviaire

Un fil d’actualité est disponible au lien suivant : https://agriculture.gouv.fr/mots-cles/influenza-aviaire

Descriptif de la maladie

L’influenza aviaire (IA) est une maladie infectieuse virale, très contagieuse.

L’IA se subdivise en deux groupes en fonction du pouvoir pathogène des souches pour les volailles :

  • L’IA hautement pathogène (IAHP) (highly pathogenic avian influenza), causée par des souches hautement pathogènes, est responsable d’épizooties meurtrières dans les élevages de volailles (notamment poules et dindes). La maladie se traduit par une atteinte importante de l'état général et des symptômes respiratoires, digestifs et/ou nerveux diversement associés, avec évolution rapide vers la mort. Les lésions les plus significatives sont celles d'une septicémie hémorragique. Sa grande contagiosité et sa forte mortalité lui avait valu, par le passé, la dénomination de peste aviaire,
  • L’IA faiblement pathogène (IAFP) (lowly pathogenic avian influenza), causé par des souches faiblement pathogènes, est responsable d’atteintes se limitant souvent à des chutes de ponte et/ou des signes respiratoires associés à une mortalité faible.

ESPECES AFFECTEES :

Toutes les espèces aviaires domestiques ou sauvages sont réceptives. La maladie est surtout décrite chez des espèces domestiques, en particulier la dinde et le poulet (mais aussi pintades, cailles, autruches…). Les espèces sauvages sont aussi parfois cliniquement affectées, comme cela est décrit lors d’infection par le virus H5N1 HP (lignée asiatique) ou par le virus H5N8 HP.

SYMPTOMES :

les souches hautement pathogènes peuvent avoir un effet spectaculaire, plus de 80% des volailles d’un élevage pouvant être touchés en moins de 48 heures. Les symptômes peuvent être néanmoins assez frustes. La mortalité observée sur cet épisode dans les pays européens :

  • En moyenne, mortalité de 28% des animaux par élevage (minimum=12%, maximum=68%) dans les foyers de moins de 1000 oiseaux (n=9) (bassecours multi-espèces, foyers de faune captive, élevages multi-espèces)
  • En moyenne mortalité de 7% des animaux par élevage (minimum=0,1%, maximum=14%) dans les foyers de plus de 1000 oiseaux (n=12)

Lors des précédentes épizooties, les formes graves se traduisaient par une atteinte importante de l'état général des oiseaux. Ces symptômes étaient respiratoires, digestifs ou nerveux, ou simplement une perte d'appétit.

D’une façon générale toute mortalité en 1 jour supérieure ou égale à 4% (2% pour les palmipèdes), ou toute mortalité supérieure ou égale à 0,5% par jour durant 2 jours consécutifs doivent entraîner une suspicion d’influenza. Ce virus est transmissible à toutes les espèces d'oiseaux, domestiques ou sauvages

Tous les oiseaux sont sensibles à l'influenza aviaire mais la surveillance de l'avifaune porte avant tout sur les familles des anatidés ( oies, cygnes, canards,..), rallidés ( ex: foulques,..), laridés ( mouettes, goélands, sternes,..), mais aussi les rapaces et échassiers.

La maladie peut être propagée entre élevages et basses-cours par l'intermédiaire :

  • de contacts entre oiseaux domestiques et sauvages ;
  • des véhicules ;
  • du matériel ;
  • des personnes ;
  • des fientes, du lisier ;
  • des résidus d'élevage.

Les  contacts directs ou indirects entre oiseaux domestiques et sauvages peuvent se produire en particulier le long des couloirs de migration des oiseaux sauvages. Le transport d'animaux assure également la diffusion de la maladie.

Focus sur l’épisode en cours : risque d’introduction par les oiseaux migrateurs

Point sur les migrations au 02/11/2020 – source OFB (office français de la biodiversité)

Les cas d’influenza aviaire déclarés aux Pays-Bas et en Allemagne sont tout-à-fait cohérents avec les couloirs de migrations en lien avec les cas précédemment déclarés en Russie et au Kazakhstan (voir BHVSI-SA du 03/11/2020).

Le territoire français est concerné par ces migrations qui battent leur plein actuellement ; le pic d'arrivées migratoires en France a souvent lieu en novembre chez de nombreuses espèces d'anatidés.

Outre ces mouvements selon des trajets et à des périodes assez prévisibles, les anatidés sont aussi très mobiles durant la totalité de leur période d'hivernage, se déplaçant facilement entre régions voire entre pays en fonction des disponibilités alimentaires et des conditions météorologiques. Il est donc nécessaire de rester vigilants jusqu'à leur départ en migration prénuptiale vers le nord-est, en fin d'hiver/début du printemps.

L’observance des mesures de biosécurité renforcée et notamment de la claustration ou de la mise sous filet est primordiale pour protéger les élevages.